• VSB, un pansement ?

    VILLES SANS BIDONVILLES : UN PANSEMENT

    Jadis, la plusgrande majorité de la population demeurait dans les régions périphériques.
    De l'agriculture, elle prélevait ses moyens de subsistance quotidienne. Cette époque est dévolue à ce repentirface à l'impérialisme économique. L'industrialisation a déboussolé les rapports entretenus entre l'hommeest son milieu. Il y a un présagéd'une mutation de lacivilisation : l'urbanisation. De récentes statistiquesconfirment cette transformation.Ce phénomène est commun pour toutes les nations. C'est un mouvement migratoire.Des masses de populations fuient les conditions hostiles ou anticipent uneprospérité pour échouer dans lesvilles. Le concept d'urbanisation permet d'appréhender la nature des mutationsencourus dans l'histoire récente.

    Aujourd'hui il ya plus de la moitié de la population mondiale qui demeure dans une régionurbaine. Les grands centre urbains, les mégapoles que sont Tokyo, Mumbai,Beijing, New York et Casablanca évoque l'ampleur du processus. Ce ne sont pasdes circonstances fortuites qui ont engendré l'exode rural, mais la mise enplace d'innovations industrielles qui ont disloqué les moyens de reproductionsquotidiens. Par exemple, la révolution verte.

    La répartitiondémographique du Maroc a connu une évolution marquée par la prolifération descentres urbains depuis 1950. À cette époque, la population citadinereprésentait 26.5% de la population. En 2000, cette proportion a doubléatteignant le seuil de 55.5%[i].Les dynamiques de l'industrialisation engendrent ce processus en prospectantles économies d'échelle basée sur des industries de basse technologie et unemain-d'œuvre peu onéreuse. Les inégalités et les disparités socio-économiquesont portées dans le flanc du développement. On parle d'urbanisation de lapauvreté.

    Un Marocain sur5 vit dans la pauvreté[ii].Le fléau de la pauvreté est particulièrement prégnant dans les régionspériphériques des villes : les bidonvilles[iii].Il ne relève pas du hasard si le terme de bidonville trouve sa genèse àCasablanca, Maroc. Il y a plus de 300,000 personnes qui sont condamnées à vivredans les conditions inhumaines de bidonvilles de Casablanca[iv].Dans l'ensemble du Maroc, 32% de la population urbaine vie dans une état deprécarité économique, donc sujette à vivre dans des habitations inadéquates àl'émancipation personnelle et civique.

    Remédier à ceproblème social s'avère complexe dû aux systèmes et mécanismes juridiquesfavorisant la concentration des lotissements entre quelques propriétairesfonciers. Dans le cas échéant, toute possibilité de réformes du système foncieret de planification urbaine fondée sur les droits sociaux s'évanouissement audétriment des personnes marginalisées. Systématiquement exclues, ces personnesmanifestes leur indignations dans les rues. Notamment en 1986, Casablanca estl'hôte d'une révolte urbaine, signe manifeste d'inégalité endémique.

    Ce n'est qu'en1998 qu'un processus des reconnaissances des Droits à la ville[v],tels qu'imaginer par Henri Lefebvre en 1968, prit naissance. Le gouvernementd'alternance, suite à un remaniement des ministères, consolide quatre vecteursdu développement urbain. L'aménagement, l'urbanisme, l'environnement etl'habitat sont imbriqués les uns sur les autres et articulé par le ministre del'Habitat et de l'Urbanisme[vi].Cette réforme compte répondre aux besoins des couches défavorisées, installerdes infrastructures adéquates au bien être et accommoder l'affluence d'unepopulation croissance dans le respect des principes du développement durable.

    Le droit à laville est une série de convention promouvant la réappropriation de lagouvernance et de l'aménagement des villes par les citadins. C'est un mouvementrevendicatif urbain ayant pour plaidoyer l'accès aux espaces publics et à lacitoyenneté par une l'intervention démocratique. Marc Pucelle approfondiedavantage le concept de droit a la ville : c'est le droit d'habiterl'espace. Le projet de loi 40-2000 s'inscrit dans cette perspective tout commele projet ambitieux d'assainissement des bidonvilles.

    La justicesociale et le droit au logement décent sont parmi les soubassements duprogramme intituler Ville sans bidonville[vii]. Ce programme a pour visé de résorber aux conditions abjectes dansles bidonvilles d'ici 2010. Il est prévus que 250,000 habitats pour lespersonnes à faible revenu seront construits. Leur coût d'achat est évalué à140,000 Dh[viii].Les mesures radicales adopté ce font en concertation avec tous les niveauxd'administration veillant à la décentralisation des exécutions. La gestionlocale des problèmes a une propension à pérennisé les projets en consolidantles objectifs des acteurs impliqués. Rompre avec la vision à sens unique del'économie et l'envisager comme un projet social se traduira inévitablement parun impact bénéfique pour la communauté.

    Pour tout publicnon avertit les bidonvilles sous-entende la présence d'une pauvreté imprégné.Le projet villes sans bidonvilles est-il unremède qui ne cure pas le mal original?

    [i] http://www.cndwebzine.hcp.ma/cnd_sii/spip.php?article3041

    [ii] http://www.maroc-hebdo.press.ma/MHinternet/Archives_527/html_527/maroc.h...

    [iii] http://fr.wikipedia.org/wiki/Bidonville

    [iv] http://www.bladi.net/2166-300-000-personnes-habitent-des-bidonvilles-a-c...

    [v] http://www.hic-net.org/articles.asp?PID=229

    [vi] http://www.gridauh.fr/sites/fr/fichier/3f4e364409786.pdf

    [vii] http://www.unhabitat.org/downloads/docs/2665_48598_04.10.07.Lancement%20...

    [viii] http://www.bladi.net/21998-nouvelles-perspectives.html