• Bidonville en Algérie

    Algérie : Plus de 549 000 bidonvilles recensés

    Trois millions de citoyens y habitent 
    mardi 18 juillet 2006.

    En Algérie, l’extension urbanistique sauvage, la pauvreté et l’insécurité ayant marqué le pays durant la dernière décennie constituent les facteurs d’apparition de ce phénomène indécent.


     

    Le ministre délégué chargé de la Ville en Algérie, Abderrachid Boukerzaza, a affirmé, hier, lors de son allocution d’ouverture d’un séminaire portant sur la Carte sociale urbaine (CSU) de la ville de Skikda, que son département a recensé plus de 549 000 bidonvilles à travers le territoire national, accueillant pas moins de trois millions de citoyens.

    Le phénomène est à l’origine de l’apparition des différents fléaux sociaux (toxicomanie, prostitution, crime, agression...) au sein de ces bidonvilles, menaçant, ainsi, la quiétude et la stabilité des espaces urbains limitrophes, a-t-il reconnu. La wilaya de Skikda détient le record avec 25 000 habitations anarchiques, dont une grande partie a émergé dès les premières années de l’indépendance.

    La décennie sanglante ayant fortement secoué les zones rurales de la wilaya n’a fait qu’accentuer l’exode rural et, par conséquent, multiplier le nombre de bidonvilles, a encore reconnu le ministre, ajoutant que les autorités locales ont une grande part de responsabilité en raison du retard accusé dans la réalisation et la livraison de logements décents aux citoyens nécessiteux. La rencontre a regroupé notamment des universitaires et des chercheurs, des représentants de la société civile et de diverses institutions (justice, police, Protection civile, gendarmerie).

    M. Boukerzaza a mis en exergue les efforts déployés dans le cadre de « la loi d’orientation de la ville » qui propose « une politique cohérente » assurant la promotion du cadre de vie des citoyens, la maîtrise du développement et des équilibres urbains par le renforcement du rôle des collectivités locales dans la gestion des villes. La Carte sociale urbaine (CSU), a-t-il affirmé, est « un instrument efficace d’aménagement et de développement » qui vise à coordonner les actions de l’Etat et des collectivités locales dans la gestion et le développement urbains. Le même responsable a, par ailleurs, appelé l’ensemble des acteurs économiques, les animateurs de la vie sociale, culturelle, sportive et le mouvement associatif à apporter leur contribution pour enrichir la vision relative à la politique de la ville afin « qu’elle soit sensée, cohérente et durable ».

    La politique de la ville vise, selon les spécialistes, le renforcement de la cohésion sociale et l’élimination des poches de pauvreté au sein des agglomérations, la participation des habitants à la gestion de leurs cités à travers une politique urbaine de proximité, la sensibilisation et la mobilisation des acteurs autour de projets collectifs dans le cadre du développement durable. Pas moins de 12 villes sont concernées par ces études.

    Ahmed Haniche — Infosoir


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    Diar Echems, un bidonville au cœur d'Alger

    Diar Echems, ce sont des dizaines de constructions de fortune collées les unes aux autres. Notre correspondant à Alger est allé à la rencontre des habitants de cette cité qui se sont opposés à la police pour réclamer des logements décents.

    Par Ahmed TAZIR

    En français, le nom de la cité Diar Echems signifie "les maisons du soleil". Mais ce nom ne reflète aucunement la situation dans laquelle vivent les 1 500 familles du quartier. Diar Echems, ce sont des dizaines de constructions de fortune collées les unes aux autres, de minuscules logements F1 et F2 construits sous la colonisation française.

    Cette semaine, la cité est devenue tristement célèbre. Elle est sortie de l’anonymat suite aux violentes émeutes qui ont éclaté, lundi 19 et mardi 20 octobre, dans le quartier. Des événements qui ont fait la une de la presse algérienne et des chaînes de télévision étrangères. 

    Pour connaître les raisons de cette révolte subite et violente, FRANCE 24 est allé à la rencontre des jeunes qui ont donné, deux jours durant, du fil à retordre à la police anti-émeute. Voyage à l’intérieur d’une véritable favela algérienne.

     En duplex d'Alger, Fayçal Métaoui, journaliste pour le quotidien algérien "El Watan", témoigne des manifestations de colère qui envahissent la ville.

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    Pour lire une étude de cas sur Les bidonvilles, genèse et résorption exemple du CLOS SAMEMBIER, cliquez Ici